LE CENTRE DE RETENTION ADMINISTRATIVE DE PALAISEAU ?

Sécurité
retour vers L'action-Les dossiers


C'est un sujet si délicat qu'il ne réapparaît qu'au moment des échéances électorales : les municipales de 2001, les législatives de 2002 …

Plus récemment, le débat s'est à nouveau réveillé le 18 Octobre dernier, lors de l'implantation sur le terrain de la pancarte annonçant l'accord du permis de construire. Mais, depuis ces évènements, c'est à nouveau le silence radio … Les travaux ne semblent pas démarrer !..

Où en sommes nous ? …La population de Palaiseau a le droit d'être informée.
Après plus de six années de mises au point du dossier, M. le Préfet de l'Essonne a autorisé la construction conjointe d'un hôtel de police pour 150 fonctionnaires et d'un centre de rétention dimensionné pour 20 chambres. Malheureusement, cet ensemble est mal placé, il est situé en centre ville, à l'extrémité de la rue Emile Zola, voie étroite de 400 mètres de longueur en impasse, au milieu d'un quartier comprenant plus de 400 logements.

Mais, pourquoi le centre ville de Palaiseau est-il une nouvelle fois sacrifié sur l'autel des aménageurs du territoire ?
Palaiseau subit déjà depuis de nombreuses années les nuisances sonores de l'aéroport d'Orly et de l'autoroute A10. La ville a été honteusement coupée en deux pour permettre l'implantation d'un échangeur autoroutier qui, comme la Symphonie de Schubert, restera inachevé : les aménageurs du territoire ont arrêté l'autoroute A10 en cul de sac pour laisser la place au TGV A !… Il y a dix ans, les mêmes aménageurs ont laissé le lycée s'implanter à la périphérie du plateau, loin du RER B, alors qu'en plein centre ville s'édifiait la nouvelle gendarmerie !...

Et voilà que cela recommence, le centre ville est choisi pour recevoir ce nouveau projet inadapté…. De qui se moque-t-on ?

Notre Député-maire est empêtré dans les contradictions des diverses composantes plurielles de sa majorité municipale. La section PS de Palaiseau, "sans démagogie, sans électoralisme," trompe les habitants de Palaiseau en affirmant que la décision de réaliser ce projet ne repose que sur deux dates : 1996 et 2002. Que s'est-il passé entre ces deux dates ? Qui gouvernait le Pays ?

Le terrain a été acquis par le Ministère de l'Intérieur en 1984. Si l'avant projet a été lancé en 1996, les dossiers ont été élaborés durant les cinq années du premier mandat de François Lamy, député depuis 1997 et, contrairement à ses dénégations, il était informé. A titre d'exemple, notre Député a reçu du Ministre de l'Intérieur un courrier daté du 21 Avril 1998 attestant que la construction d'un nouveau " commissariat à Palaiseau " était bien " inscrit au programme immobilier du ministère de l'intérieur associé à la réalisation d'un centre de rétention administrative ". Il aurait dû obtenir des Ministres de l'Intérieur, ses amis de l'époque, une modification du projet. La lettre " parachute " obtenue du Ministre Vaillant, juste avant les élections, ne convainc personne. Il n'a pas voulu, ou n'a pas réussi à modifier le dossier. Il a caché sa copie, surtout à ses amis politiques locaux. Il ne respecte pas ses électeurs.

Où en sommes-nous depuis le 18 Octobre dernier?

- Lors de la réunion du Conseil Municipal du 21 novembre, une motion hostile a été votée par le conseil municipal après un débat laborieux : oui au commissariat, non au centre de rétention. Cette motion partisane ne résout rien au problème de l'implantation d'un grand commissariat dans un cul de sac !....

- Deux pétitions spontanées et non politiques des riverains et commerçants ont recueillies plus de 500 signatures. Elles ont été remises à M. le Préfet de l'Essonne, signataire du permis, accompagnées d'une demande de recours gracieux pour la révision du projet. Ce recours reposait sur l'absence de concertation avec les riverains sur les conditions de sécurité, circulation et nuisances. Le Préfet a rejeté ce recours fin Janvier en argumentant que ce projet avait fait l'objet de débats publics au conseil municipal et dans plusieurs articles de presse et qu'il répondait aux critères de sécurité posés par le Ministère de l'Intérieur !...

- Une pétition politique et une manifestation organisées par le Collectif des Sans-papiers de l'Essonne et soutenues par le PC qui s'opposent à la construction de tous nouveaux centres de rétention et réclament la régularisation de tous les sans-papiers. S'agissant d'une action très politique, il est difficile, voire impossible, d'en mesurer l'efficacité.

- Une requête déposée, par une association de défense de Palaiseau, auprès du Tribunal Administratif de Versailles. Elle ne conteste pas le droit de M. le Préfet de l'Essonne de déposer un permis de construire mais, attire l'attention du Tribunal sur le non respect des règles générales du droit d'urbanisme et du plan d'occupation du sol. Le Préfet a également rejeté cette requête mais, une mise en réplique est en cours pour amener le Tribunal Administratif de Versailles à statuer sur le non respect de la législation en vigueur. Il n'est pas possible de connaître à l'avance les conclusions du Tribunal mais il y a pourtant fort à parier, qu'en cas d'arrêt du projet, la municipalité, les responsables politiques de gauche ainsi que le Collectif des sans papiers s'approprieront le " succès "…. Cependant, si cette action réussie à faire bouger le dossier, elle fait malheureusement prendre le risque de priver Palaiseau d'un nouveau commissariat.

Tout donne l'impression que les politiques ne décident plus et que les hauts fonctionnaires du Ministère campent sur un dossier qui, pour eux, est prêt depuis longtemps et applicable sans délai. Pourtant, il n'y a apparemment aucune raison sérieuse qui permet de justifier la juxtaposition, sur un même terrain, du nouvel l'hôtel de police et du centre de rétention administrative : la police nationale et la police de l'air sont indépendantes, elles n'ont pas les mêmes missions.

En guise de conclusion, on pourrait dire, en parodiant Cyrano de Bergerac :

Voilà, ce qu'à peu près, François Lamy nous aurait dit
S'il avait eu pour nous, moins de mépris,
Eût-il eu, d'ailleurs, l'intention qu'il faut,
Pour pouvoir, en quelques mots,
Devant ses électeurs oubliés,
Leur servir, en toute objectivité …